Parler du deuil périnatal est essentiel, non seulement pour sensibiliser davantage à cette réalité souvent méconnue, mais aussi pour offrir un soutien et des ressources aux parents qui traversent cette épreuve. C’est dans cette optique que j’ai rédigé cet article. Son objectif est de fournir des clés de compréhension pour vous aider à surmonter cette période difficile et à reconstruire un avenir tout en attribuant une place à votre bébé. J’aime aussi rappeler que le processus de deuil n’est pas là pour vous faire oublier votre tout-petit mais pour recréer un lien différent.

Qu’est-ce que le deuil périnatal ?

Le deuil périnatal touche en France plus de 7000 familles par an. Plus de 10 grossesses sur 1000 aboutissent à la mort de l’enfant. Le deuil périnatal concerne le décès d’un fœtus ou d’un bébé entre la 22e semaine d’aménorrhée et le 7e jour après la naissance. Cette perte peut survenir en raison de fausses couches, d’interruptions médicales de grossesse, de décès néonataux précoces ou de complications pendant l’accouchement. Mais dans la réalité du vécu des parents et la mienne en tant qu’accompagnante, le deuil périnatal couvre une période beaucoup plus large et une multitude de situations différentes : fausses couches tardives, mort fœtale, extrême prématurité, décès du bébé pendant l’accouchement… Le deuil périnatal est une expérience impensée, impensable qui englobe à la fois le deuil de l’enfant à naître et la perte de l’expérience de la parentalité telle qu’elle était imaginée. Il peut avoir un impact profond et durable sur la santé mentale des parents et peut nécessiter un accompagnement par des associations ou une thérapie. Concernant les fausses couches précoces (1er trimestre de grossesse), beaucoup de professionnels parlent de deuil de maternité. Ce qui peut-être ni moins douloureux, ni plus facile à traverser. Il n’y a pas d’échelle de la souffrance pour les parents.

soutien après un deuil périnatal

4 spécificités du deuil périnatal 

L’invisibilité sociale : Souvent ignoré ou minimisé par l’entourage, ce deuil est passé sous silence, car il ne correspond pas à la perte d’une personne « visible » dans la société. Pourtant, pour les parents, la douleur est bien réelle. Ils ont imaginé un futur avec leur enfant, préparé son arrivée, et parfois même ressenti ses premiers mouvements. Le manque de reconnaissance sociale de cette perte rend d’autant plus difficile l’expression du deuil. Les parents, souvent désireux d’en parler, se retrouvent isolés, car leur souffrance est parfois incomprise. Entendre le prénom de leur tout-petit ou pouvoir parler de lui constitue un besoin fondamental pour honorer sa mémoire et valider son existence.

Le manque de traces tangibles : Contrairement à d’autres deuils, il existe peu de souvenirs matériels de l’enfant décédé avant ou juste après la naissance. Les premiers signes de la grossesse, les échographies, les préparatifs, bien qu’intenses, peuvent sembler insuffisants pour commémorer la perte. Cette absence de souvenirs concrets renforce souvent le sentiment de vide. Il est donc essentiel de préserver et de créer des souvenirs, comme des empreintes de mains ou de pieds, des mèches de cheveux, ou des photos, pour ancrer l’existence du bébé et offrir aux parents des moyens concrets de se souvenir et d’honorer la vie de leur enfant, même brève. 

Le vécu dans le corps : Le deuil périnatal ne se vit pas seulement sur le plan émotionnel et psychologique, mais aussi physiquement, en particulier pour la mère. Le corps garde les traces de cette perte. Lorsque le bébé décède in utero, la mère doit parfois le porter pendant un certain temps avant l’accouchement, ce qui donne l’impression d’avoir un « ventre tombeau ». Ce terme illustre le contraste douloureux entre la vie attendue et la mort qui a pris sa place. De plus, après l’accouchement, le corps peut continuer à réagir comme si le bébé était vivant : les montées de lait, par exemple, rappellent brutalement l’absence de l’enfant. Ces manifestations physiques rendent le processus de deuil encore plus complexe, car elles rappellent constamment la perte.

Le deuil du futur : La perte d’un bébé ne se résume pas seulement à la disparition d’un être cher, mais aussi à la perte de tout un avenir imaginé. Les parents avaient projeté des moments de vie, des premières fois, des anniversaires, des souvenirs futurs avec cet enfant. Le deuil périnatal inclut donc la douleur de ces attentes non réalisées. Le berceau vide, les vêtements jamais portés, les jouets qui resteront intacts, tout cela symbolise le futur rêvé qui ne se réalisera jamais. Le deuil périnatal est un deuil d’espoir, d’attente, et d’un avenir brisé. 

L’ impact sur la santé mentale et émotionnelle des parents

Le deuil périnatal peut avoir un impact profond sur la santé mentale et émotionnelle des parents. Ils peuvent faire face à une variété de sentiments, notamment la culpabilité, la honte, la tristesse, l’anxiété, et la dépression. La douleur est souvent compliquée par le fait que la société peut minimiser la perte en minimisant la relation parent enfant pendant la grossesse. Les parents peuvent se sentir isolés dans leur douleur.

Il est essentiel de reconnaître que chaque parent vivra le deuil périnatal différemment. Leur chemin de deuil sera unique, et il n’y a pas de délai fixe pour surmonter la perte. Le deuil périnatal se distingue du deuil conventionnel en termes de son élaboration. Étant donné que l’enfant n’a pas eu l’occasion d’exister pleinement dans la relation, les parents doivent mobiliser leur capacité de symbolisation pour faire face à cette perte. Une représentation psychique est essentielle.

La durée moyenne d’un deuil est d’un an mais il peut perdurer plus longtemps en fonction de chaque individu, la phase de désespoir étant souvent la plus longue. L’intensité du deuil est également influencée par le lien affectif qui a été établi avec le bébé et le soutien psychologique offert à cette période.

Les 6 premiers mois après le décès sont généralement les plus émotionnellement intenses. Le deuil périnatal exige un travail de deuil parallèle, ce qui peut prolonger le processus, incluant le deuil de la maternité, de la parentalité, de la vie imaginée avec le tout-petit et des conflits psychologiques internes. Par conséquent, envisager une nouvelle grossesse doit être soigneusement réfléchi.

Comment surmonter le deuil périnatal

Exprimer et reconnaître ses émotions

Lorsqu’on traverse le deuil périnatal, il est crucial d’accorder de l’espace à nos émotions les plus profondes et de leur permettre de s’exprimer librement. Voici pourquoi il est essentiel d’encourager l’expression de ces émotions, de les reconnaître et de les accepter pleinement.

Dans cette période de douleur et de chagrin, il peut être tentant de réprimer vos émotions les plus douloureuses ou de les enfouir profondément en vous. Cependant, il est important de se rappeler que la suppression de vos émotions ne conduit pas à leur disparition, mais plutôt à leur accumulation et à leur amplification. En encourageant l’expression de vos émotions, que ce soit en parlant à un proche de confiance, en tenant un journal intime, ou en participant à un groupe de parole ou à une thérapie, vous permettez à votre douleur d’être entendue et validée.

Après un deuil périnatal, il est normal de ressentir toute une gamme d’émotions intenses et complexes. Parmi celles-ci, nous pouvons éprouver une profonde tristesse pour la perte de notre enfant, de la colère envers nous-mêmes, envers le destin ou envers les autres, de la culpabilité pour ce que nous aurions pu faire différemment, de l’anxiété face à l’avenir incertain, ou même du soulagement mêlé de culpabilité si la grossesse a été difficile. Reconnaître ces émotions et les accepter comme faisant partie intégrante du processus de deuil est un premier pas important vers la guérison.

En permettant à vos émotions de s’exprimer et en leur accordant une place légitime dans votre expérience de deuil, vous ouvrez la voie à la guérison et à la résilience. Cela nous aide à trouver un sens à votre douleur et à avancer sur le chemin vers la reconstruction de votre vie.

 

Vous n’êtes pas seul(e)

Lorsque l’on fait face au deuil périnatal, il est essentiel de ne pas traverser cette épreuve seul(e). Trouver du soutien peut faciliter votre processus de deuil et et soulager la douleur. Voici quelques points à considérer :

Dans ces moments là, il est essentiel de chercher du soutien auprès de votre famille, vos amis, de groupes de soutien en ligne ou en personne, ou encore de professionnels de la santé mentale si possible ayant une formation à l’accompagnement au deuil périnatal. Avoir un réseau de soutien solide peut offrir un espace pour laisser aller vos émotions, trouver du réconfort et obtenir des conseils précieux pour traverser cette période difficile.

Malheureusement, de nombreux parents en deuil périnatal sont confrontés à des défis supplémentaires en raison du manque de compréhension et de soutien de leur entourage. L’invisibilité sociale du deuil périnatal peut parfois rendre difficile pour les autres de comprendre la profondeur de la douleur ressentie par les parents. Aussi, il peut y avoir une grande incompréhension dans le couple dans la manière de vivre le deuil.  Il est donc très important de sensibiliser à cette réalité et d’encourager une meilleure compréhension et un soutien accru de la part de l’entourage des parents en deuil périnatal.

Comment surmonter le deuil périnatal

Prendre soin de vous pour garder l’équilibre 

Prendre soin de vous est une étape fondamentale pour votre chemin de deuil périnatal. Voici quelques conseils pour vous aider à vous concentrer sur votre bien-être physique et mental :

Prenez du temps pour vous : Il est essentiel de vous accorder du temps pour vous-même. Le deuil périnatal peut être épuisant émotionnellement et physiquement, il est donc vital de vous offrir des moments de repos et de détente pour vous ressourcer. Restez à l’écoute de votre propre rythme. 

Pratiquez des techniques d’auto-soin : Il existe de nombreuses techniques d’auto-soin qui peuvent vous aider à faire face à cette période délicate et à prendre soin de votre bien-être mental et physique. Parmi ces techniques, on peut citer la méditation, qui peut vous aider à calmer votre esprit et à vous reconnecter avec vous-même. Le yoga est également une pratique bénéfique qui combine mouvements doux, respiration consciente et méditation pour apaiser le corps et l’esprit. L’écriture peut être une forme de thérapie expressive, vous permettant de mettre vos pensées et vos émotions sur le papier pour les traiter et les libérer. Aussi, d’autres activités apaisantes comme la marche en pleine nature, la peinture, la musique ou la lecture peuvent également contribuer à votre bien-être et vous permettre de trouver du réconfort dans des moments difficiles. A vous de trouver ce qui vous convient le mieux. 

Honorer et commémorer la perte

Trouver des moyens de commémorer la perte peut jouer un rôle significatif dans le processus de deuil. Voici quelques suggestions :

Créer des rituels ou des souvenirs tangibles peut être une manière puissante de rendre hommage à votre tout-petit et de lui donner une place spéciale dans votre vie. Vous pourriez envisager de planter un arbre ou un jardin en sa mémoire, d’allumer une bougie chaque année pour marquer sa date d’anniversaire ou de créer un journal intime où vous pourrez conserver vos souvenirs et vos sentiments… Chaque geste symbolique peut être une façon de marquer ce passage et de l’intégrer. L’essentiel est de suivre votre intuition et d’utiliser les ressources à votre disposition. Il est important de faire les choses à votre rythme, et rappelez vous qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser un geste symbolique. 

Reconnaître le lien avec le bébé perdu : Même si votre tout-petit n’est plus physiquement présent, il est important de reconnaître et d’honorer le lien émotionnel que vous avez avec lui. Parlez de lui ou d’elle ouvertement, partagez des souvenirs avec vos proches et trouvez des façons de l’intégrer dans votre vie quotidienne. Que ce soit en nommant une étoile en sa mémoire, en écrivant des lettres ou en continuant à célébrer des moments spéciaux avec lui ou elle en pensée, maintenir ce lien peut vous aider à trouver du réconfort et à garder son souvenir vivant dans votre cœur.

Chaque action entreprise pour honorer sa mémoire peut contribuer à trouver un sens et un apaisement dans cette période délicate. 

Comment surmonter le deuil périnatal

Reconstruire sa vie 

Après avoir traversé le deuil périnatal, il est important aussi d’apprendre à reconstruire sa vie malgré la perte. Voici quelques conseils pour vous aider dans ce processus :

  • Accepter le changement : Le deuil périnatal laisse souvent des cicatrices émotionnelles profondes, mais il est possible de trouver un nouveau chemin vers le bonheur malgré cette perte. Accepter le changement est le premier pas vers la guérison.
  • Se fixer de nouveaux objectifs : Je vous encourage à vous concentrer sur de nouveaux projets et à envisager l’avenir avec espoir. Que ce soit se lancer dans de nouvelles activités, reprendre des études, ou se consacrer à des passions, se fixer de nouveaux objectifs peut apporter un sentiment de renouveau et d’espoir pour l’avenir.

En fin de compte, reconstruire sa vie après le deuil périnatal demande du temps et du soutien. Il est important de se permettre de vivre le deuil à son propre rythme tout en gardant en tête qu’il est possible de trouver la paix et le bonheur à nouveau, malgré la perte. D’ailleurs,  je vous recommande de visionner “Et je choisis de vivre”, un film documentaire qui invite à traverser avec douceur et sincérité l’épreuve de la perte d’un enfant. Personnellement, j’ai été très touchée par ce film. Le chemin de reconstruction de cette femme est extraordinaire ! 

J’ai une solution pour vous

Vous n’avez pas à traverser cette épreuve seule. Je peux vous accompagner avec tendresse, accueillir vos émotions intenses et vous apporter de la douceur et du réconfort. Mon accompagnement est bien plus qu’un simple soutien, c’est une épaule sur laquelle vous pouvez vous appuyer, un espace où vous trouverez compréhension et empathie. Je suis à vos côtés pour traverser cette période délicate et vous offrir un cocon de soutien pour apaiser votre douleur. Découvrez comment je peux vous accompagner dans votre parcours de deuil périnatal et réserver un appel découverte de 30 mn offert : ici.

Et pour terminer, je vous partage des ressources pour approfondir votre compréhension et /ou trouver l’aide nécessaire :

N’hésitez pas à écrire un commentaire et partager l’article pour sensibiliser davantage sur le sujet du deuil périnatal.

Prenez soin, de vous,

Sandra