Sandra Guillemin propose :

L’art de l’écoute : une clé essentielle pour accompagner

Aujourd’hui, je souhaite aborder le sujet de l’écoute. Il s’agit d’une forme d’attention qui va bien au-delà des mots, englobant à la fois les expressions verbales et non verbales, telles que les gestes, les postures et les silences. Cette capacité d’écoute attentive et neutre me permet, en tant que thérapeute, de saisir à la fois ce que la personne accompagnée tente de communiquer et ce qu’elle pourrait chercher à dissimuler.

« J’écoute les mots, les pensées, les intonations, la signification qu’y met la personne, et même la signification qui se trouve au-delà le l’intention consciente  de celui qui parle. Parfois aussi, dans un message qui apparemment n’est pas important, j’entends un cri humain profond, un cri silencieux qui se trouve enfoui, inconnu, loin au dessous de la couche superficielle de la personne. » Carl Rogers. 

L’approche centrée sur la personne de Carl Rogers a profondément influencé le domaine de la psychologie et de la relation d’aide. Fondée sur les principes de l’empathie, de l’acceptation inconditionnelle et de la congruence, cette approche propose une vision de la relation thérapeutique basée sur la confiance et le respect de l’individu dans sa totalité.

L’importance de l’écoute active selon Carl Rogers

Les enseignements de Carl Rogers offrent un éclairage sur la manière dont nous pouvons mieux comprendre et soutenir les personnes en difficulté. En mettant l’accent sur l’importance de l’empathie, Carl Rogers nous invite à entrer dans le monde intérieur de l’autre, à ressentir et comprendre ses émotions et ses expériences d’une manière authentique et sans émettre de jugement et de critique.

De même, le concept d’acceptation inconditionnelle de Carl Rogers nous encourage à accueillir pleinement l’autre dans sa diversité et sa complexité, sans chercher à le changer ou à le juger. Cette attitude de respect inconditionnel crée un espace sûr où les personnes peuvent explorer librement leur identité, leurs défis et leurs aspirations, facilitant ainsi le processus de croissance et de transformation.

Enfin, la congruence, ou l’authenticité du thérapeute ou de l’accompagnant, est un élément central de l’approche centrée sur la personne. En étant pleinement présente et engagée dans la relation, j’offre un modèle de congruence qui encourage l’ouverture et la vulnérabilité de la part de la personne accompagnée.

Les 10 principes de l’écoute active

En plus des concepts fondamentaux de l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers, les dix commandements de l’écoute active offrent une feuille de route pratique pour pratiquer une écoute profonde et bienveillante. Les voici :

  1. Laisser parler l’autre : Permettre à la personne de s’exprimer librement sans l’interrompre ni monopoliser la conversation.
  2. Mettre l’interlocuteur à l’aise : Créer un environnement sécurisé où l’autre se sent libre de s’exprimer sans jugement ni pression.
  3. Montrer que l’on veut écouter : Démontrer notre engagement et notre intérêt en accordant toute notre attention à l’autre, en évitant les distractions telles que regarder son téléphone.
  4. Éviter toute discussion : Se concentrer uniquement sur l’écoute sans chercher à résoudre les problèmes ou à donner des conseils.
  5. Se mettre à la place de l’autre pour comprendre son point de vue : Cultiver l’empathie en cherchant à comprendre les pensées, les émotions et les perspectives de l’autre.
  6. Être patient : Accorder tout le temps nécessaire à l’autre pour s’exprimer pleinement, sans l’interrompre.
  7. Rester calme : Maintenir son calme et sa neutralité émotionnelle, car une personne énervée risque d’interpréter les mots de manière négative.
  8. Ne pas faire de critique : Éviter de juger ou de critiquer les propos de l’autre, ce qui pourrait entraîner des comportements de défense.
  9. Poser des questions : Encourager l’expression et approfondir la compréhension en posant des questions ouvertes qui montrent que nous écoutons activement.
  10. Être toujours attentif à l’autre : Maintenir une attitude d’ouverture et d’attention constante envers l’autre, même lorsque la conversation évolue.

En intégrant ces principes d’écoute active, il est possible de créer un espace d’écoute véritablement respectueux et compatissant, favorisant ainsi une communication authentique et une relation de confiance avec les personnes que j’accompagne.

Ecoute active
Infographie réalisée par Sandra Guillemin

Les obstacles à une écoute active efficace

Malgré son importance et sa valeur, la pratique de l’écoute active peut parfois être entravée par certains obstacles qui compromettent son efficacité. Voici quelques obstacles courants et des stratégies pour les surmonter.

  1. Distractions et préoccupations personnelles : Les distractions externes ou les préoccupations personnelles peuvent interférer avec notre capacité à être pleinement présents et attentifs à l’autre. Pour surmonter cet obstacle, il est essentiel de créer un environnement propice à l’écoute en minimisant les distractions et en se concentrant sur la personne devant nous.
  2. Préjugés et jugements : Nos propres préjugés, jugements ou opinions préconçues peuvent nuire à notre capacité à écouter de manière ouverte et impartiale. Pour contrer cet obstacle, nous devons prendre conscience de nos propres préjugés et les mettre de côté, en adoptant une attitude d’acceptation inconditionnelle et de respect envers l’autre.
  3. Manque d’empathie ou de compréhension : Le manque d’empathie ou de compréhension peut rendre difficile pour nous de nous connecter véritablement avec les émotions et les expériences de l’autre. Pour surmonter cela, nous devons cultiver notre capacité à nous mettre à la place de l’autre, en imaginant ses perspectives et en cherchant à comprendre ses sentiments.
  4. Communication non verbale contradictoire : Parfois, notre langage corporel ou nos expressions faciales peuvent communiquer des messages contradictoires par rapport à nos paroles, ce qui peut perturber la personne que nous écoutons. Pour remédier à cela, il est important de veiller à ce que notre langage corporel soit en accord avec notre écoute active, en adoptant une posture ouverte et réceptive.
  5. Interruptions ou interventions précipitées : Le fait d’interrompre ou de précipiter la conversation peut inhiber le processus d’écoute active en coupant court à l’expression libre de l’autre. Pour éviter cela, nous devons pratiquer la patience et laisser à l’autre le temps nécessaire pour s’exprimer pleinement, sans l’interrompre. Cf. le principe n° 6 de l’écoute active indiqué un peu plus haut.

En identifiant ces obstacles et en mettant en œuvre des stratégies pour les surmonter, chaque personne peut améliorer sa pratique de l’écoute active et créer un espace d’écoute plus authentique et bienveillant, favorisant ainsi une communication plus profonde et plus significative avec les personnes accompagnées ou celles avec lesquelles nous échangeons au quotidien.

L'art de l'écoute

Les compétences de base de l’écoute active

Pour pratiquer efficacement l’écoute active, il est essentiel de maîtriser certaines compétences fondamentales qui favorisent une communication empathique et respectueuse. Ces compétences, en harmonie avec la vision de Carl Rogers sur la relation thérapeutique, sont indispensables pour établir une connexion authentique avec la personne accompagnée.

  1. Écoute active et réflexive : L’écoute active et réflexive consiste à écouter attentivement ce que l’autre dit et à lui renvoyer un écho de ses pensées et de ses émotions. Cette compétence implique la répétition ou la reformulation des paroles de l’autre pour démontrer notre compréhension et notre engagement. Par exemple, si la personne exprime sa frustration face à une situation au travail, nous pouvons dire : « Si je comprends bien, vous êtes frustré par la manière dont les choses se déroulent au travail en ce moment. »
  2. Questionnement ouvert : Poser des questions ouvertes est une compétence essentielle pour approfondir la compréhension et encourager l’expression de la personne accompagnée. Les questions ouvertes sont non directives et invitent l’autre à partager ses pensées et ses sentiments de manière plus approfondie. Par exemple, au lieu de demander « Vous allez bien ? », nous pourrions poser une question ouverte telle que « Comment vous sentez-vous aujourd’hui ? » pour encourager une réponse plus détaillée et authentique.
  3. Validation des émotions : La validation des émotions consiste à reconnaître et à accepter les sentiments de l’autre sans les juger ni les minimiser. Cette compétence démontre l’empathie et la compréhension pour ce que l’autre ressent. Par exemple, si la personne exprime sa tristesse après une perte, nous pouvons dire : « Il est tout à fait normal de se sentir triste dans cette situation. Vos émotions sont légitimes et valides. »

En développant ces compétences de base de l’écoute active, nous pouvons créer un espace d’écoute authentique et bienveillant où la personne se sent entendue, respectée et soutenue quelque soit le contexte (professionnel ou personnel).

Conclusion 

L’écoute active offre une voie puissante vers une communication plus authentique et une connexion humaine plus profonde. Si vous souhaitez explorer davantage cette approche et découvrir comment elle peut vous soutenir dans votre propre cheminement, je vous invite à réserver une séance individuelle d’une heure avec moi : Me contacter.

De plus, n’hésitez pas à parcourir les autres articles disponibles sur mon blog pour découvrir d’autres sujets pertinents liés au bien-être, à la croissance personnelle et à la transformation.

Je vous invite également à écouter cette vidéo : Le point sur l’écoute active de Carl Rogers

Je vous souhaite une excellente journée,

Sandra